Me voici de nouveau, assise devant mon ordinateur, en train de me tremper corps et âme dans les soubresauts de l’écriture résonante qui tonne, hurle pour se faire entendre, dans des moments rapides et saccadés comme des détonations qui tiraillent mon être quand mes pensées abondent vers le passé pour rattraper le présent… Je fais allusion au passé proche, celui de cette année scolaire où mon espérance a viré à de l’amertume et beaucoup de questionnements. C’est dans ces moments de complexité, de situations contradictoires ou complémentaires que l’écriture devient une déesse. Cette déesse qui sait sublimer la peine pour lui donner une allure royale, avec des mots sans maux, avec des formes pour tuer toute forme grossière de mélancolie, pour faire naître la paix, ce sentiment royal de grâce ! Et j’entends la musique extérieure du clavier de mon ordinateur qui vibre sous mes doigts agiles, un peu nerveux ? Car, je touche le clavier dont j’entends le son presque criard qui se mêle à la musique intérieure de mes sentiments qui filent pour prendre des formes diverses. Cette déesse qui devient ma proie, que je manie à ma convenance et qui m’apporte une aisance sentimentale car l’écriture m’a toujours accompagnée dans les moments les plus complices de ma vie, de mon existence, sans doute jusqu’au dernier cri de ma voix.

Elle est en même temps cette autre voix qui porte ma voix : une double voix et sans doute une multiple voix car elle exprime également d’autres voix qui ne s’entendent pas !

Je suspends un court instant mes pensées pour retirer le surplus de vêtements que je porte dans cette canicule du jour, où pourtant, j’ai des jets de frissons qui alternent avec une chaleur subite.

Questionnement stupide, non sens : l’écriture chauffe-t-elle subitement mon corps ?